Brûlages à l'air libre et qualité de l'air

Cette action concernant les brûlages à l’air libre en Combe de Savoie et les problèmes de pollution atmosphériques qui en découlent débute en décembre 2013. Depuis de nombreuses années, ce problème existe sur la communauté de communes de Cœur de Savoie dans son ensemble.
Il faut savoir qu’il ne se passe pas un jour sans qu’un ou plusieurs feux ne soient faits par des particuliers ou des professionnels. Tout le monde brûle, c’est une habitude, une tradition, chacun croit être dans son bon droit.
 
Tout cela en parfaite illégalité, et dans l’indifférence totale des autorités. Ces mêmes autorités qui d’ailleurs se perdent dans la réglementation ; il est vrai qu’elle change en permanence… dans le bon sens. La prise de conscience des conséquences de la pollution atmosphérique sur notre santé et sa prise en compte par les pouvoirs publics semble maintenant établie, les textes existent : arrêtés inter-préfectoraux, préfectoraux, lois, engagements européens rendant la pratique du brûlage à l’air libre interdite et passible d’une amende. Le problème se situe plutôt au niveau de leur application.

Il faut savoir que la pollution atmosphérique générale que nous subissons est la conséquence de plusieurs facteurs : le chauffage, le transport par camions, la circulation automobile (particulièrement le diesel), l’industrie, le brûlage à l’air libre des particuliers, l’agriculture.  

Le problème du chauffage au bois peut être réglé en partie par l’emploi d’appareils performants, mais il n’y a cependant rien de mieux que l’utilisation d’un filtre à particules, comme cela est imposé en Suisse.

Les transports pourraient quant à eux être améliorés par les autorités en développant les transports en commun pour les navettes pendulaires du matin et du soir, mais rien n’est fait, la ligne ferroviaire reliant Albertville est toujours à voie unique.

Qu’en est-il du transport routier ? Les camions sont toujours sur les routes, dans nos vallées étroites, polluées, alors que des moyens existent pour les mettre immédiatement sur des trains, comme on le fait en Suisse et en Autriche.

Il ne faut surtout pas prouver par les faits que cela est possible maintenant et à peu de frais, cela pourrait remettre en question le projet du TGV Lyon-Turin, hypothétique et ruineux pour notre endettement futur.

Notre santé et celle de nos enfants ne représente rien face à ces prospectives mégalomaniaques et inutiles.

Il faut bien entendu maintenir le débat sur tous ces sujets, mais ils semblent bien hors de portée pour notre modeste association.

Nous avons par contre décidé fermement de nous intéresser aux brûlages à l’air libre qui sont complètement inutiles, qui ne chauffent rien, ne font rouler aucun véhicule, mais qui sont par contre parfaitement dangereux. Ils surexposent localement, d’une façon très importante, la population déjà bien éprouvée de notre vallée aux particules fines et à d’autres polluants. (doc)


D’après la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement et de l’Aide au Logement), un million de tonnes de déchets verts sont brûlés à l’air libre chaque année en France. Logiquement en Savoie notre « part » représente 11 000 tonnes. Sans parler du mauvais comportement de beaucoup de particuliers, nous pouvons considérer d’après nos estimations que la viticulture et les pépinières de vigne contribuent à la hauteur de 4 300 tonnes (sarments et bois de vigne) au brûlage à l’air libre. Et ceci sur une surface qui représente à peine le 1/100ème de la Savoie entière. Une comparaison doit être faite entre le brûlage de déchets verts à l’air libre et le trafic routier vis-à-vis de la pollution atmosphérique :

"Brûler 50 kg de végétaux
émet autant de poussières
que 5900 km parcourus
par une voiture diesel récente"

Le samedi 7 novembre 2015 :
La Combe de Savoie où plusieurs foyers importants produisent des fumées générées qui stagnent entre les parois des massifs bordant cette vallée. Des particules bloquées par le phénomène d'inversion des températures : les fumées s'étalent au lieu de s'élever pour s'évacuer, en raison d'un air plus frais en fond de vallée qu'en altitude.


La Combe de Savoie, ses cultures, ses fleurs, et ses brûlages à l'air libre



 

Le 24 avril 2015 :
Le jour même de la conférence évoquée ci-dessus, un immense feu agricole génère un panache de fumée de plus de 100 mètres de haut plongeant toute la vallée sous un voile opaque.
Le 27 janvier 2016 :
Le vignoble de Savoie où des dizaines de feux ont engendré une épaisse écharpe de fumée bleue qui court le longs des massifs des Bauges et de la Chartreuse, se répandant sur les communes de Chambéry métropole.

Mais tout d’abord, avant toute conclusion trop rapide, partons du principe que personne n’est parfait. Depuis presque toujours les brûlages agricoles existent et étaient autorisés. Mais le monde change, l’activité humaine empoisonne notre environnement (les comportements de chacun d’entre nous), et ce qui n’avait pas trop d’importance il y a 100 ans devient impossible à accepter aujourd’hui.

Nous avons des pics de pollution réguliers et parfois très longs. Il est possible de voir sur le site Air Rône Alpes l’état de la pollution en Combe de Savoie, et nous sommes bien souvent dans la zone orange, juste avant le rouge qui est le niveau d’alerte. C’est là que l’on comprend que le comportement de chacun d’entre nous est important.

En ce qui concerne les déchets de vigne, nous avons observé que les brûlages se faisaient en permanence, même pendant les pics de pollution (niveau d’alerte 1, le Préfet peut limiter la vitesse automobile).

C’est ce fait qui a décidé notre association à agir. En janvier 2014 nous avons donc contacté les autorités et commencé à faire des recherches sur la réglementation.
Notre courrier à la Préfecture est resté sans réponse. 

Des élus du canton de Saint Pierre d’Albigny, déjà très sensibilisés à ce problème, menaient la même démarche en parallèle, avec guère plus de succès.

Nous avons donc recherché, analysé toutes les réglementations par nous-mêmes. Nous y sommes parvenus.

Nous avons décidé de sensibiliser les élus de Cœur de Savoie et de leur faire connaître ces réglementations par courrier. (5 décembre 2014)

Notre association a été par la suite invitée par M. le Préfet de la Savoie pour la présentation du plan local d’amélioration de la qualité de l’air de l’agglomération chambérienne et de Métropole Savoie aux différents acteurs du département. Nous avons pu évoquer les problèmes concernant la Combe de Savoie lors de cette rencontre.

Nous devons, dans ce genre d’action, être fermes, déterminés, mais en même temps ne pas perdre notre côté humain. Il est très important de faire comprendre, d’amener les personnes concernées à changer de méthodes en réfléchissant à des solutions alternatives.

Afin de lancer le débat, nous avons, avec l’association Air Pur et Qualité de Vie à Chamoux/Gelon, organisé une soirée d’information à partir d’une réalité locale, la pollution atmosphérique, sur l’impact de l’environnement, tel qu’il se présente dans sa globalité, sur notre santé. Conférence animée par le Dr TURPIN le 24 avril 2015, membre du Réseau Environnement Santé. Nous pensons que cette soirée qui a été très positive a permis de sensibiliser et de motiver des élus et des professionnels agricoles qui nous ont fait l’honneur de venir en nombre.

En effet ces derniers ont sans tarder engagé des recherches sur certaines pistes de recyclage et ils les étudient activement.

En parallèle, des élus de Fréterive sont à l’origine d’un intéressant rapport sur cette problématique dans son ensemble. Celui-ci, permettant aux élus de Cœur de Savoie intéressés par ce sujet d’avoir des éléments en main, les aidants à aller vers une solution.

Notre association est là aussi pour étudier ce problème et éventuellement proposer ses idées.
Un concept est actuellement en cours dans les communautés de communes : le TEPOS (territoire à énergie positive) dans le cadre du Plan National Climat Air Energie Territorial.

Il est grand temps de tout mettre en œuvre pour recycler et valoriser ces quantités importantes de biomasse, produites localement, en remplacement des énergies fossiles. En s’occupant d’un problème on pourrait en régler finalement plusieurs.



 En ce début d'année 2016, nous pouvons affirmer que tous les élus de la Combe de Savoie ainsi que les autorités préfectorales et départementales sont sensibilisées au dossier concernant le recyclage des déchets verts. Nous pensons que leur volonté de trouver des solutions adaptées pour régler ce problème est sincère. Rappelons que les quantités très importantes produites par les particuliers et les professionnels sont éliminées actuellement par le brûlage à l'air libre, entraînant de ce fait un grave problème de santé publique.
 

Mise à jour : juillet 2017