Les populations de vertébrés - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - ont chuté de 58% entre 1970 et 2012. Et si nous ne faisons rien pour inverser la tendance, ce déclin pourrait continuer à s’aggraver jusqu’à atteindre 67% d’ici 2020. C’est sur ce nouveau constat alarmant que s’ouvre l’édition 2016 du Rapport Planète Vivante, analyse scientifique réalisée tous les deux ans par le WWF concernant la santé de notre planète et l'impact de l'activité humaine.
Pour mesurer l’évolution de milliers de populations d’espèces vertébrées partout dans le monde, le WWF s’appuie sur l’Indice Planète Vivante, indice reconnu de l’état écologique de la planète. Cette année, la Société zoologique de Londres qui le calcule a utilisé les données scientifiques collectées sur 14 152 populations appartenant à 3 706 espèces vertébrées.
S’il était encore nécessaire de démontrer la responsabilité de l’Homme dans ce déclin de la biodiversité, le Rapport Planète Vivante 2016 s’appuie sur un second indicateur, l’Empreinte écologique, qui mesure l’aptitude de plus en plus limitée de la planète à subvenir aux besoins de l’humanité.
Le 8 août 2016, l’humanité avait déjà consommé l’ensemble des ressources que la planète ne peut renouveler en une année. En huit mois, nous avons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, nous avons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre aurait pu produire sur cette même période.
En s’attaquant au capital naturel de la planète, l’humanité se met donc elle-même en danger puisque qu’elle dépend de l’état de santé des écosystèmes pour se développer et plus simplement pour survivre. Le Rapport Planète Vivante 2016 met plus particulièrement l’accent sur l’impact de notre système alimentaire, l’un des premiers facteurs de dégradation des habitats et de surexploitation des espèces (surpêche par exemple), de pollution et d’érosion des sols. A elle-seule, l’agriculture occupe environ un tiers de la surface terrestre totale, est la cause de 80% de la déforestation mondiale et pèse pour près de 70 % de la consommation d’eau.
« Les espèces disparaissent à un rythme sans précédent. Et ce phénomène ne concerne pas seulement les espèces emblématiques que nous adorons tous, mais toute la biodiversité, dont dépend la bonne santé des forêts, des fleuves et des océans. Sans les espèces qu’ils abritent, les écosystèmes vont s’effondrer emportant avec eux les services qu’ils nous rendent qu’il s’agisse d’air pur, d’eau ou de nos moyens de subsistance. Nous disposons des outils qui peuvent permettre de résoudre le problème auquel nous sommes confrontés : il faut maintenant les mettre en action sans plus tarder si nous tenons sérieusement à préserver une planète vivante pour notre survie et notre prospérité. Plus nous irons loin au-delà des limites de la Terre, plus nous compromettrons notre propre avenir. »
- Marco Lambertini, directeur général du WWF International
Pour parvenir à un développement économiquement soutenable, il est donc indispensable de repenser en profondeur notre manière de produire et de consommer et ce, sur les questions alimentaires comme énergétiques.
« L’Homme détruit le capital naturel sur lequel il est assis et sans lequel toute prospérité est tout simplement impossible. Notre Rapport Planète Vivante montre que l’’effectif des populations de mammifères, de poissons, d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens a chuté de 58% en l’espace de 40 ans. Nous devons au plus vite passer de cette période de grande régression à une réconciliation de l’Homme avec la nature et donc de l’Homme avec lui-même. »
- Pascal Canfin, directeur général du WWF France
(communiqué de presse WWF France du 26 octobre 2016)
Télécharger la synthèse du rapport planète vivante 2016 du WWF
Rapport planète vivante 2016 sur wwf.fr
Pascal Canfin, directeur général du WWF France... par franceinter
Concernant notre alimentation, Pascal Canfin, directeur général du WWF France précise au micro de France Inter :
« Une partie de la solution réside dans notre propre acte au quotidien ... Si chacun d'entre nous se disait je mange une fois moins de viande dans la semaine, ça aurait un impact majeur sur notre empreinte écologique, et c'est d'ailleurs déjà en train d'arriver, et c'est la bonne nouvelle du rapport ... dans les pays développés, les pays européens, Etats-Unis, Japon, cette empreinte écologique, est en train de diminuer, elle a par exemple diminué de 5% entre 2012 et 1987 »
samedi 5 novembre 2016
Rapport Planète Vivante 2016 du WWF : deux tiers des populations de vertébrés pourraient disparaitre d’ici 2020
Mots-clés :
Empreinte écologique
,
Indice Planète Vivante
,
Marco Lambertini
,
overshoot day
,
Pascal Canfin
,
protection de la biodiversité
,
WWF